Thèses et Post Doc

Cette page site est conçue pour offrir un espace de partage et de valorisation des contributions scientifiques réalisées par nos doctorantes et post doctorante. L’objectif est de faciliter l’accès aux travaux de thèse, d’encourager le dialogue académique et de promouvoir l’excellence en recherche.

Transformation pédagogique de l’enseignement supérieur
D’une gestion de projet à la conduite de changement

2023-2026

Analyse documentaire et approche qualitative avec enquête par entretien

Violaine

Dans un contexte d’élargissement constant des missions des universités françaises (Ory, 2018 ; Bollecker 2021) et de l’évolution de ses modes de gouvernance (Chatelain-Ponroy et al., 2014 ; Mignot-Gérard, 2003), le système universitaire peut être appréhendé comme une organisation complexe (Morin, 1990/2005) appelée à faire sa révolution pédagogique à travers notamment des grands projets nommés « Programmes d’Investissement d’Avenir » (PIA), « Nouveau Cursus à l’Université » (NCU). Ces projets, sur dix ans, se présentent comme des leviers à la transformation du système. Initiés par les tutelles, nous les considérons comme des instruments d’actions publiques (Aust et al., 2018) mais avec l’objectif énoncé de se détacher de directives très descendantes et uniformisantes pour ouvrir des perspectives plus ascendantes et plus adaptées au contexte propre des territoires et des établissements. Il n’appartient donc plus à l’État de mettre en œuvre les conditions du changement (réforme) et de son appropriation mais bien à chaque porteur de projet, à qui est transféré cette responsabilité, de le faire. Dans ce contexte, notre recherche interroge la conduite d’un projet de transformation à l’aune de trois défis : (1) planifier la conduite du projet, sans être dans une approche programmatique trop rigide, qui risquerait d’écraser la dimension humaine (Vial, 2012) ; (2) avoir une stratégie ouverte et flexible (Morin, op. cit) pour accueillir les imprévues et les opportunités (Orlikowski et Hofman, 1997) sans abstraction excessive, qui pourrait être génératrice de perte de sens pour les acteurs et actrices ; (3) penser l’appropriation du projet par les protagonistes, pour s’assurer de dépasser une mise en œuvre exclusivement technique qui serait alors inefficace en termes de changement des pratiques et des représentations (Choplin et al., 2008). Dans une démarche inductive, nous visons à recueillir les perceptions des acteurs et actrices de terrain et à les relier à des modèles de conduite du changement (Colson, 2005 ; Pichault et al., 2021) pour analyser comment les gouvernances stratégiques des établissements peuvent accompagner ces transformations, en passant d’une gestion de projet instrumental à une vision de projet plus fondamental (Boutinet et al., 2011) en s’appuyant sur une démarche multidimensionnelle, qui intègre les questions de planification mais aussi du sens et des conditions de l’action, dans une approche anthropocentrée et moins technocentrée du projet de transformation.

  • Charil, V., Chusseau, E. et Crosse, M. (2023, février). Living Lab, au cœur de l’évaluation des transformations pédagogiques dans le projet C-IDE@L. [Webinaire]. Réseau NCU recherche, L’évaluation des projets pédagogiques et de la transformation.
  • Charil, V. (2024, septembre). Stratégies de changement dans l’enseignement Supérieur : Perspectives, Pratiques et Impacts. D’une démarche de contrôle à celle d’amélioration émancipatrice. [Table ronde]. Colloque, Cinq années de transformations de l’enseignement Supérieur, Champs sur Marne, France. https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/actes-du-colloque-cinq-annees-de-transformations-de-l-enseignement-superieur-98540
  • Charil, V. (2025, avril). Transformation pédagogique dans l’enseignement supérieur. D’une Gestion de projet à une démarche d’accompagnement du changement. [Webinaire]. Réseau NCU recherche, L’articulation des trois mondes (recherche, politique(s), professionnel) dans la transformation de l’enseignement supérieur.
  • Charil, V. (2025, mai). Transformation pédagogique dans l’enseignement supérieur. D’un écosystème par projet à un écosystème de conduite du changement. [Communication]. Colloque QPES, Écosystèmes de formation : pour quelles transformations ?

La professionnalisation à l’université au prisme de la valorisation des engagements étudiants

2024-2027

L’approche sociologique privilégiée vise à articuler les transformations contemporaines de l’enseignement supérieur avec l’analyse de dispositifs concrets – ici de reconnaissance de l’engagement étudiant – à travers lesquels les politiques publiques se traduisent dans l’action.

Pour ce faire, la lecture et la recension de travaux en sociologie, en sciences de l’éducation et en science politique consacrés à l’évolution des systèmes universitaires, aux politiques de formation universitaire et à la professionnalisation des formations ont permis de poser les jalons de l’étude empirique en cours, qui se caractérise par l’emploi conjoint des méthodes quantitatives (questionnaires) et qualitatives (analyse documentaire, textuelle et en ligne, entretiens et observations).

Carolyne Charolles Photographie 2

S’inscrivant dans le sillage des recherches sociologiques sur la professionnalisation des formations universitaires (Aguhlon et al., 2012 ; Quenson & Coursaget, 2012 ; Tralongo, 2019 ; Glaymann & Maillard, 2021), ce travail vise à étudier les dispositifs de reconnaissance de l’engagement étudiant comme instruments d’action publique situés à la croisée de deux dynamiques : la montée en puissance des logiques de professionnalisation à l’université et le développement de la personnalisation des parcours d’études. Cette reconnaissance, qui consiste en une prise en compte institutionnelle des compétences transversales acquises par les étudiant·es en parallèle de leur formation universitaire, répond à une injonction grandissante de développement de leur employabilité (Testi, 2023). Ces dispositifs, rendus obligatoires par la loi de 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté, se développaient déjà dans certaines universités depuis la circulaire de 2001 portant sur le développement de l’engagement associatif et des initiatives étudiantes. Ils revêtent aujourd’hui des formes multiples (en termes de modalités, d’évaluation et de valorisation dans le cursus notamment) et sont le résultat d’appropriations différenciées par les établissements que ce travail se propose d’explorer à l’aune de transformations plus globales dans l’enseignement supérieur.

  • A venir

La professionnalisation des formations universitaires au prisme de l’APC 

2025-2027

Sociologique (sociohistorique)

Anthéa Chénini Ph. Id

La recherche est liée à Cursus IDE@L, projet porté par le site universitaire rennais, lauréat de la 1ère vague du PIA 3 « Nouveaux Cursus à l’Université » (2017). Elle porte sur l’institution de l’approche par compétences (APC) dans le cadre de la professionnalisation des formations universitaires portée par les autorités de tutelle à différentes échelles et constituant une caractéristique majeure du modèle d’enseignement supérieur de la France de ces cinquante dernières années. Si les pouvoirs publics sont fortement prescripteurs depuis la mise en œuvre du Processus de Bologne (1999) et de plusieurs réformes au plan national (LRU en 2007, loi ORE en 2018, etc.), les modalités d’appropriation et de traduction de cette stratégie de formation visant à augmenter l’employabilité et l’insertion professionnelle des étudiants, à travers l’APC en particulier, dispositif qui a été pensé au service de celle-ci, demeurent variables selon les territoires, les établissements et les disciplines. L’enquête que nous avons engagée vise à objectiver les logiques et les jeux d’acteurs et d’institution ainsi que les processus à l’œuvre de manière multi-scalaire. Elle consiste d’une part à éclairer l’ensemble des relations, des pratiques et des représentations qui concourent à la fabrique cette politique universitaire, notamment au niveau de la DGESIP et des acteurs du PIA 3 (ANR, réseau NCU, etc.) et, d’autre part, à examiner les conditions de sa mise en œuvre tant au niveau territorial du pôle d’enseignement supérieur rennais qu’au niveau micro-local des services concernés (services d’appui à la pédagogie, de formation continue, etc.) et des équipes pédagogiques dans les établissements composantes.

L’étude s’inscrit dans un cadre théorique qui combine sociologie des curricula (Barrier et al., 2011 ; Forquin, 2008) et sociologie de l’instrumentation d’action publique (Frinault et al., 2021 ; Lascoumes, Le Galès, 2018). Elle est menée dans une perspective sociohistorique, conjuguant les méthodes de la sociologie (entretiens, observations sur le terrain, etc.) avec l’enquête historique sur corpus principalement constitué des dispositions juridiques (lois, arrêtés, etc.) et des textes de littérature grise liée à l’APC.

  • Chenini, A. (2025, 8 juillet). Sociogenèse du dispositif de formation « IDE@L », de la mise en page à la mise en œuvre dans les universités rennaises ​[conférence]. XIe Congrès de l’AFS, université Toulouse Jean Jaurès au campus du Mirail.